Lorsque l’idée d’eco-sentiers avait germé fin 2007 chez un petit groupe de vététistes des Alpes-Maritimes, nous avions déjà conscience depuis longtemps que notre liberté de pratique et d’accès sur les sentiers et dans les espaces naturels était plus que fragile, voire même en sursis dans certains cas. L’un des objectifs majeurs de l’association fut donc naturellement la sensibilisation et la responsabilisation des pratiquants ainsi que la mise en oeuvre d’actions destinées à favoriser l’image du vélo de montagne  auprès des administrations et gestionnaires de ces espaces.

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Si l’initiative a été reconnue et supportée par un grand nombre de clubs et de pratiquants, ainsi que par le tout puissant Conseil Général 06, comme souvent, elle s’est vite retrouvée freinée dans ses ambitions faute de volontaires passionnés prêts à donner un peu de leur temps pour faire avancer dossiers et projets d’action.

Nos moyens sont évidemment très limités, mais la crédibilité même de notre démarche et de notre éthique est liée à une indépendance forte que nous souhaitons conserver par dessus tout. C’est notre identité. Et le respect de ces principes même ne nous permettent pas de nous associer à un quelconque soutien dont les intérêts, même lointains, seraient purement économiques.

Aussi notre champ d’action se limite-t-il à des missions d’observation, d’information, de défense des dossiers auprès du CG06, de chantiers de réhabilitation ponctuels, et surtout de communication (essentiellement via internet).

Pourquoi un Comité VTT 06 ?

Le 12 novembre 2009, de nombreux acteurs VTT des Alpes-Maritimes, bénévoles ou professionnels, se sont réunis à l’Espace Associations de Nice Centre en vue de créer un Comité VTT 06, à même de porter les intérêts du VTT face et en concertation avec les institutions, les collectivités et les privés qui n’avaient jusqu’à maintenant, personne à qui adresser ces questions.

Voici quelques exemples de problèmes récents liés à notre liberté de pratique :

  • Fermeture de zones naturelles jusque-là autorisées (Estérel, Lac du Broc, Valmasque), comme autant de barrières à la pérennisation de l’activité des pratiquants mais aussi des clubs locaux qui se voient dépourvus de terrains pour leurs sorties hebdomadaires (citons le VTT Sport Mandelieu).
  • Massif du Cheiron : Interdiction des VTT relayée par un article Nice-Matin daté du 29 octobre, sans consultation avec les acteurs du VTT, portant un grand coup aux commerçants de la station de Gréolières qui y louaient des vélos.
  • Sospel (chemin descendant du col de l’Agaisen à Fighetta) : un particulier a élargi considérablement un sentier pourtant balisé sans demande préalable d’une quelconque autorisation.
  • Terres grises d’Entraunes : passage d’un bulldozer sur les crêtes grises anciennement sauvages.
  • Clue d’Amen : installation d’un panneau « interdit aux VTT », alors que nous sommes sur un sentier balisé.

Autant de décisions qui ferment l’accès aux vététistes, aux clubs et aux professionnels, mais face auxquelles nous ne pouvons rien faire aujourd’hui puisque nous n’existons pas aux yeux des collectivités. Nous sommes trop disparates et donc inexistants, car non organisés.

Proposition d’objet pour le Comité VTT 06

Représente les associations et groupes adhérents dans le cadre de la coordination, du développement et de la protection de la pratique de VTT dans les Alpes-Maritimes, dispense une information pour la préservation, l’entretien et la création de pistes, sentiers et voies naturelles ou artificielles dédiés au VTT.

Cette nouvelle initiative n’est-elle pas en concurrence avec eco-sentiers ?

Le but de ce comité est de fédérer tous les acteurs du VTT dans le 06. Cela concerne donc non seulement les clubs (qui représentent à eux seuls plusieurs centaines de pratiquants, licenciés ou non), mais aussi les commerçants, les loueurs, les distributeurs, les organisateurs, les aménageurs, journalistes, guides/moniteurs, les stations, les fédérations, etc. Bref, tous les acteurs économiques et/ou associatifs qui ont un intérêt direct à former un groupe de pression.

En gros lorsque le président de ce comité se présentera devant un haut responsable ou un élu, il devra être capable de poser sur la table X centaines d’acteurs de la discipline, représentant tel pouvoir électoral et économique, tel nombre d’emplois directs ou indirects, telles actions associatives auprès des jeunes et adultes, etc. Bref, du lobbyisme quoi !

Un dialogue comme celui-ci par exemple, ne pourra se résoudre qu’a un niveau politique :

  • Ne roulez pas sur les sentiers, ça abime la flore…
  • Mais, sur les sentiers il n’y a pas de flore…
  • Oui mais le VTT c’est interdit sur les sentiers, alors ne roulez pas dessus !

Comme expliqué plus haut, la philosophie et l’indépendance d’eco-sentiers ne lui permet pas de former un groupe de pression digne de ce nom, capable d’intervenir sur un même plan qu’un groupe de chasseurs ou de randonneurs pédestres (exemple choisi à bon escient puisqu’ils partagent avec nous les espaces naturels et savent depuis bien longtemps faire entendre leur voix !).

Par contre, l’identité et la reconnaissance que nous avons acquis, et ce bien au-delà du département, seront utiles à plus d’un titre dans cette aventure, et notre action ne s’arrêtera pas là où commencera celle du Comité. Par exemple, l’Observatoire de l’Enduro que nous avons mis en place cette année servira à faire remonter une information qualitative et quantitative, utile à la fois pour les acteurs de la discipline, mais aussi pour les gestionnaires et institutionnels qui ont besoin de données concrètes concernant l’impact réel de notre pratique.

Quid de la MBF ?

La question s’était déjà posée face à eco-sentiers lorsque la Mountain Biker Foundation a été créée fin 2008.

La première réponse évidente est le périmètre visé. Le Comité VTT 06 a pour objet de défendre la pratique du VTT dans les Alpes-Maritimes. Et même si ses actions (tout comme celles d’eco-sentiers) peuvent être reproduites sur d’autres territoires, ses représentants ont déjà de nombreux contacts auprès des institutions et agissent « localement », sur le terrain.

Certes, la MBF revendique aussi son souhait de se rapprocher de tous les acteurs locaux, dans toutes les régions concernées par ces problèmes. Certains pourront donc argumenter sur le fait qu’une dispersion des énergies n’est pas forcément souhaitable alors que justement, le besoin d’union est reconnu par tous.

On peut en débattre, et se dire aussi que pour commencer, il est bon de partir de la source des problèmes, avec des acteurs présents sur place, directement impliqués et disponibles dans des délais suffisamment courts pour être efficaces (participation à des réunions, des rencontres sur le terrain, etc.). Ce qui n’empêche pas de travailler ensemble par ailleurs si le besoin est évident.

Lorsque de part et d’autres des résultats probants seront sur la table, il sera temps de se reposer à nouveau la question, tant que la cause du vélo de montagne est défendue comme elle le mérite !

Enfin un dernier point : eco-sentiers continuera bien évidemment à défendre ses principes et idées à travers et au sein du Comité.

Liens

Une réponse à : « Création du Comité VTT 06 »

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  1. Observatoire de l’enduro 2009