Traductions IMBA

Cet article ouvre une longue série qui sera mise à jour le plus régulièrement possible, et qui proposera simplement la traduction d’articles en provenance de publications proposées par l’IMBA, l’International Mountain Bike Association, qui fait référence en la matière.

Les thèmes seront sélectionnés en fonction des questions et préoccupations locales qui nous concernent directement, avec au besoin, des commentaires ajoutés pour bien relever les spécificités américaines, parfois différentes des nôtres, ou simplement pour apporter un éclairage ou une vision différente sur un sujet précis. Les emphases sont de mon fait.

Je ne suis pas traducteur. Il est donc possible que certaines tournures de phrases ne correspondent pas à l’état de l’art, c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à relever erreurs ou inexactitudes, voire même participer à de futures traductions, je vous assure qu’il y a de quoi faire ! 😉

A noter que ces articles, traduits ou non, ont un copyright. eco-sentiers ayant l’autorisation écrite de l’IMBA pour publier ces contenus sur son site, ceux-ci ne peuvent donc être repris sans une autorisation explicite.

Ce premier article publié sur le site imba.com s’intitule : « A Trail of One’s Own? Separate Trails Divide; Shared Trails Unite » par Jim Hasenauer, ancien président de l’IMBA.

A Trail of One’s Own?

Les militants de l’IMBA ont souvent entendu des propositions pour réserver des sentiers à l’usage des VTT. L’idée semble plaire à certains car elle prétend éliminer les conflits d’usage avec les autres pratiquants. Les vététistes confrontés au choix entre sentiers séparés et fermeture totale ont souvent préféré la solution du sentier réservé.

Je crois que les vététistes devraient réfléchir avant d’approuver cette idée. Elle perpétue le mythe que le VTT est incompatible avec les autres pratiques. Elle menace l’accès aux réseaux de sentiers existants. Souvent, cela conduit à une densité de sentiers nuisible à l’éco-système.

Sentier réservé aux VTT à Brisbane, Australie

Parfois, la pression pour la séparation des sentiers provient de pratiquants qui ne veulent pas de vététistes sur « leurs sentiers ». Ils peuvent être des randonneurs pédestres qui se sentent historiquement chez eux, ou des motocyclistes qui revendiquent l’achat d’un badge moto verte leur permettant l’accès à certains sentiers (NDT : chez nous, ce seraient plutôt les chasseurs et leur permis, car en France la moto n’est plus tolérée hors des zones réservées).

En thésaurisant des milliers de kilomètres de sentiers existants, certains pratiquants estiment que les vététistes devraient construire les leurs. Cette mentalité sectaire n’a pas sa place dans nos espaces naturels et tandis que des groupes ou clubs vététistes on la volonté de construire ou d’entretenir des sentiers, il nous paraît naturel de le faire avec et pour le bénéfice de tous les utilisateurs.

Certains gestionnaires pensent que la séparation des sentiers élimine les conflits d’usage. Il est courant dans la gestion des espaces de loisirs de bien séparer les activités peu compatibles. Cette philosophie n’a pas sa place sur les sentiers. L’usage responsable du VTT est compatible dans la plupart des cas. Lorsque les pratiquants savent qu’un sentier est ouvert à tous, ils s’attendent à rencontrer d’autres usagers. Lorsque les pratiquants respectent les règles de base du sentier, ils peuvent négocier en toute sécurité ces rencontres. En plus d’être inutile, gérer et faire respecter des sentiers séparés est un cauchemar pour le gestionnaire.

Share the Trail

Share the Trail

Même si les vététistes et les autres usagers ont des sentiers séparés mais de longueur égale (ce qui n’est jamais proposé par ailleurs), ils convoiteront le sentier du voisin. Tout le monde a envie de connaitre ce que l’autre expérimente. Les utilisateurs de sentiers aiment explorer. Trente kilomètres de sentiers partagés valent mieux que deux sections réservées de quinze kilomètres.

Depuis l’origine, l’IMBA a préconisé les sentiers partagés. Cette position est basée sur les convictions suivantes :

  1. L’usage partagé des sentiers répond au mieux aux besoins de la plupart des pratiquants. Un espace naturel ouvert répartit les pratiquants sur tout le réseau de sentiers. Un usage réservé ou restreint du sentier à tendance à les concentrer. L’effet de nombre augmente les risques de conflit.
  2. Le partage des sentiers aide à construire une communauté autour du sentier en augmentant la nécessité pour chaque utilisateur de coopérer pour préserver et protéger une ressource commune. La rencontre d’autres usagers sur un sentier offre la possibilité d’échanger et de discuter. Sans cette opportunité, il est difficile d’établir un respect mutuel et de la courtoisie. Les sentiers séparés engendrent de mauvais comportements, une défense territoriale et des rivalités.
  3. Les sentiers partagés sont plus économiques pour les gestionnaires. Ils nécessitent moins de signalisation et moins de personnel. La surveillance et le maintien des règles en sont simplifiés.
  4. Les sentiers partagés permettent aux pratiquants expérimentés et responsables d’éduquer les hors-la-loi et les novices. Parce qu’ils partagent la même réseau de sentiers, l’opportunité d’une régulation de pair à pair en améliore l’efficacité.
  5. Les sentiers réservés augment la demande pour la mise en place de sentiers additionnels pour les autres pratiquants. Cela induit un impact supplémentaire sur l’éco-système incluant la fragmentation de l’habitat et la stagnation de l’eau.

L’IMBA est cependant consciente que le contexte local peut varier et que dans certains cas, les sentiers séparés sont un compromis légitime à un problème de gestion de l’espace naturel.

Il existe quelques cas où les sentiers séparés sont les bienvenus. Un grand réseau de sentiers avec des entrées encombrées pourrait être aménagé avec des entrées distinctes. Un espace dédié aux VTT permet aux experts de s’entrainer sans être gêné par les autres usagers. Des sections très techniques, de type trialisantes peuvent être mises en place pour les vététistes qui souhaitent s’affuter. De la même façon, des sentiers conçus pour les vététistes débutants leur permettent de développer leurs capacités et leur technique avant de rejoindre le réseau des sentiers ouverts à tous. Il est difficile de trouver d’autres situations où les sentiers séparés offrent un quelconque avantage.

5 réponses à : « Les sentiers séparés divisent, les sentiers partagés unissent »

  1. C’est pourtant bien sur ! 🙂

  2. Sans parler des zones où créer un sentier spécifique à notre activité serait totalement irréalisable !

    Il est clair que notre comportement avec les autres usagers se doit d’être exemplaire (courtoisie, s’arrêter pour laisser passer les piétons, respect des sentiers en évitant les coupes) afin que notre « jeune » communauté soit de mieux en mieux acceptée sur les sentiers par les autres usagers.

    Limiter la frayeur que l’on peut provoquer chez certains randonneurs (en ralentissant/s’arrêtant à leur approche, en leur adressant un simple « bonjour) peut facilement contribuer au partage des sentiers.

    Pour les chasseurs, les conflics de cohabitation restent les mêmes qu’avec les randonneurs, car tout étranger à leur communauté fait fuir leur gibier, qu’il soit sur 2 roues ou 2 pieds ! Alors personne n’est le bienvenue sur LEUR terrain de chasse !
    Maintenant, il y a des chasseurs très courtois et les comportements agressifs de certains d’entre eux ne doit pas être généralisés à l’intégralité de leur communauté.

  3. En parlant des chasseurs, plusieurs fois nous les avons croises. une fois a Biot, une fois a Saint philippe en battue…
    Plus de peur que de mal malgre nos « bonjours », « comment ca va? », « bonne la chasse aujourd’hui », et boom deux coups de fusils dans les oreilles a quelques metres, nos oreilles s’en rappellent encore et une fois au depart du Golf de saint Philippe , maintenant golf provencal, un chasseur a vise le premier de file lors de notre sortie du midi, pas cool le chasseur.
    Nous avons toujours ete courtois avec les coureurs « j’en suis un regulier » et chasseurs « j’en suis pas! », ils seraient bien que l’inverse se produise. Ce n’est pas une generalite, mais avouons le, c’est toujours les memes « coureurs » qui pour moi sont agressif au vue du VTTetiste. Mais apres plus de 15 ans de VTT dans les chemins, nous les connaissons et les laissons bougonner lorsque nous les croisons un pied a terre (le plus souvent on s’ecarte) avec un gentil « bonjour » de notre part, mais JAMAIS rien en retour (pour certains). Alors « Les sentiers séparés divisent, les sentiers partagés unissent » ok, mais il y a un gros travail a faire. Une communication a faire aussi lors des evenemnts regionaux, pourquoi ne pas faire passer LE message lors des departs de course, bientot c’est la fleur a Antibes, bonne occasion pour prendre la parole et expliquer le mot « unir », ils se reconnaitrons surement… a mediter…

  4. @Renaud,
    Tu n’es pas le seul à constater ces comportements, tu les résumes très bien et cela montre que dans chaque pratique il y a des individus qui manquent tout simplement d’éducation. Education sur sa pratique, et très souvent éducation tout court.

    De mon expérience, la grande majorité des autres pratiquants cohabitent très bien avec les VTT, au delà du « bonjour » c’est aussi l’occasion de discuter, même si cela se passe plus souvent en montagne qu’en bord de ville. Après, des comportements tels que tu les décrits, il y en a et il y en aura toujours, je crois qu’il ne faut pas dépenser trop d’energie pour ces personnes là 🙁

    Pour de la communication, bonne idée, vers d’autres pratiques/ants il faudrait y penser, surement au travers d’actions concrètes faites par la communauté VTT.

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  1. L’étymologie d’eco-sentiers