Le vélo de montagne est-il un véhicule?
Le VTT souffre d’un handicap depuis son apparition et surtout depuis sa démocratisation en tant que matériel de loisir nature : il est assimilé pour le législateur à un « véhicule », une dénomination très large qui regroupe les vélos, les motos, mais aussi les quads, les autos, les autobus, les camions, etc.
A ce titre, il est supposé répondre aux mêmes règles que ses congénères motorisés, c’est à dire qu’il n’a en principe accès qu’aux voies dites « de circulation », et doit également (au grand désespoir des vélocistes) être équipé d’un éclairage conforme et de réflecteurs.
Cette assimilation a un autre effet pervers : aux yeux des gestionnaires d’espaces naturels, le VTT est automatiquement placé du côté des engins motorisés, à l’opposé des randonneurs pédestres et cavaliers, ce qui ne facilite en rien son intégration naturelle auprès de ces derniers.
Eco-sentiers et la majorité des utilisateurs de vélo de montagne, dans le cadre d’une pratique de loisir nature, revendiquent une appartenance au monde des activités sportives non motorisées, et souhaitent de ce fait ne plus être assimilé à un véhicule.
Les américains tirent encore les premiers
Cela fait des années que cette revendication s’exprime aussi de l’autre côté de l’atlantique, car la lutte contre les interdictions d’accès aux sentiers y est plus forte et plus soutenue que partout ailleurs, et surtout depuis plus longtemps.
Au dernier sommet mondial de l’IMBA, en juin 2008, un événement va faire sensation et créer un précédent de taille : le Forest Service — équivalent de notre Office National des Forêts — en la personne de son directeur du tourisme et du patrimoine, a fait une annonce majeure devant des centaines de participants, et dont vont bénéficier tous les mountain bikers du pays. Jim Bedwell a présenté un texte définissant clairement le mountain bike comme étant d’un usage similaire à la randonnée pédestre ou équestre, une activité devant être gérée en conséquence séparément des autres activités motorisées.
Ce document est une étape significative dans l’évolution de la gestion du mountain bike sur les territoires gérés par le Forest Service, et il a été diffusé à toutes ses agences locales et régionales.
Le coeur du texte présente d’importantes clarifications sur la nature du mountain biking et comment cette activité est adressée dans les plans d’aménagement. Il y est stipulé par exemple : « Nous voulons insister sur le fait que le mountain biking présente un usage non motorisé du réseau national de sentiers forestiers, parmi les activités de randonnée pédestre et équestre. Dans toute notre réglementation, une distinction devrait être établie entre mountain biking et activités motorisées. »
Cette annonce arrive à un moment où certaines National Forests ont appliqué des restrictions similaires entre vélos et véhicules motorisés. L’IMBA pense que la plupart des Services des Forêts associent le vélo à une activité nature paisible, non motorisée, et de faible impact, et souhaite que ce texte fournisse les bases nécessaires pour un traitement équitable du mountain biking dans toutes les espaces naturels.
Les Mountain Bike Patrols
Le partenariat de l’IMBA avec le U.S. Forest Service est également souligné, avec notamment l’importance et l’efficacité des National Mountain Bike Patrols qui informent, assistent, et éduquent les mountain bikers et autres utilisateurs de sentiers à travers le pays.
Une raison de plus pour créer et promouvoir une structure indépendante qui regroupe et soutienne les pratiquants du vélo de montagne, en partenariat avec les principaux gestionnaires d’espaces naturels français !